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tent pas une grande précision, et elles sont très-inférieures à celles qu'il a obtenues depuis à l'aide de réseaux tracés sur verre. Les deux réseaux de cette nature, dont il a livré les mesures à la postérité, étaient très-inégaux: dans l'un, que nous désignerons par F, le nombre des lignes était 3601, et leur écartement 0,0001223 pouce, mais dans l'autre, F les lignes étaient écartées de 0,0005919.

En calculant ses propres observations, Fraunhofer s'est restreint aux mesures faites dans le premier spectre et avec le réseau F; et pour pouvoir déterminer la largeur du réseau, il fut obligé de tracer de nouveau et plus profondément les traits extrêmes. Il est donc forte à craindre que cette opération délicate n'ait été de nature à introduire, dans la largeur de ce réseau, des erreurs plus ou moins considérables.

D'un autre côté, quoique les intervalles des traits de l'autre réseau fussent certainement plus grands que ceux du premier dont nous venons de parler, il n'y aura pas de raison pour qu'on doive rejeter entièrement les déterminations ainsi obtenues. Voilà donc pourquoi j'ai jugé utile de calculer toutes les observations qui se trouvent dans le Mémoire mentionné de Fraunhofer. Les résultats ont été réunis dans le tableau suivant.

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Ainsi, en prenant les différences entre mes valeurs, données page 25, et celles de FRAUNHOFER, on trouve les nombres suivants:

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1:0 que les longueurs d'onde, déduites de mes observations, tombent entre celles que donnent les deux réseaux de Fraunhofer, et de plus, que les miennes se rapprochent beaucoup de la série du réseau F. Et en effet, l'examen des nombres des deux séries nous prouve évidemment que les longueurs d'onde obtenues à l'aide du réseau F, méritent plus de confiance.

2:0. Comme on le sait, il existe entre les auteurs des opinions différentes à l'égard du nombre 5888, donné par Fraunhofer comme la valeur de D; les uns supposent que ce nombre doive correspondre à la plus forte des deux raies D, les autres qu'il se rapporte à leur milieu. Or, comme nous le montrent les observations mêmes, c'est évidemment le milieu des deux raies que Fraunhofer a observé, et on trouve de plus que la longueur d'onde correspondante, déduite uniquement des observations avec le réseau F, doit être 5886, et non plus 5888, comme tout le monde l'a admis.

Voici, en outre, une remarque importante que l'on peut faire par rapport à ces deux réseaux de Fraunhofer.

On a admis jusqu'à présent qu'il serait très-avantageux d'augmenter autant que possible, pour une largeur donnée du réseau, le nombre de ses lignes; et ainsi, on a préféré, par exemple, tracer 3000 lignes sur une largeur de six ou de sept millimètres, au lieu de les distribuer sur une largeur de vingt. Selon mon expérience, c'est pourtant le dernier cas qui est le plus favorable, et voici la raison.

D'abord, si l'écartement des lignes devient très-petit, les erreurs inévitables qu'on commet en traçant les raies, seront comparables en grandeur aux intervalles mêmes, et par suite, les spectres deviendront nécessairement confus et très-indistincts. De plus, le nombre des lignes restant constant, la largeur des spectres de la deuxième classe, d'après la dénomination de Fraunhofer, sera proportionnelle aux angles de déviation, et ainsi, quoique l'exactitude des mesures de augmente avec la finesse du réseau, ce sera presque le contraire qui aura lieu par rapport à la clarté et à la richesse des détails des spectres. Disons enfin, qu'en grandissant la largeur du réseau, on augmentera en même temps l'exactitude de la valeur de e, dont la détermination présente des difficultés essentielles, et on comprendra donc de tout ce que je viens de dire, qu'on ne doit jamais employer des réseaux d'une largeur trop minime.

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Pour en donner un exemple, comparons entre eux les deux réseaux Å (II) et le n° 3 de M. MASCART, dont le nombre de lignes est à peu près égal, savoir

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La dispersion du 6lème spectre du réseau (II) est aussi presque de la même grandeur que celle du 2ième spectre pour le réseau no 3.

En calculant les largeurs que doivent avoir les spectres de la deuxième classe, on les trouve égales à 11,"6 pour (II), mais 36" pour le n° 3. De plus, la distance angulaire entre les deux raies de E étant dans le 6ieme spectre de (II) égale à 17", ce qui doit être aussi leur écartement dans le 2ième spectre du réseau n° 3, on voit que cet angle équivaudra, dans le premier cas, à 1,5, mais dans le second à 0,5 de la largeur des spectres correspondants de la deuxième classe. Il suit de là que les détails du 6ieme spectre du réseau (II) doivent se présenter trois fois mieux déterminés que ne peut les donner le n° 3 dans son 2ième spectre; mais en outre, toutes choses égales d'ailleurs, puisque la largeur est trois fois plus grande, la détermination de la valeur de e doit être aussi trois fois plus exacte, dans le cas de (II), qu'elle ne le sera dans le cas du n° 3..

3. Mesures micrométriques.

Quand il s'agit des spectres d'un ordre plus élevé, la distance angulaire entre deux raies principales de Fraunhofer étant beaucoup trop grande, pour qu'on puisse les voir simultanément dans le champ de vision de la lunette, j'ai divisé chacun de ces intervalles en quatre ou cinq parties, et j'ai déterminé, à l'aide de la vis micrométrique, les positions de toutes les raies que j'ai pu distinguer dans chaque section. Afin que les mesures mêmes donnent une vérification désirable de leur exactitude, je les ai prises non-seulement dans le sixième spectre, mais aussi dans le cinquième; exceptons cependant les régions rouges et violettes, où, vu la faiblesse de la lumière, je fus obligé de restreindre mes observations aux spectres d'un ordre moins élevé.

Pour éliminer les erreurs produites par des irrégularités de la vis micrométrique, les observations ont été faites sur les deux côtés de la normale du réseau. La moyenne prise entre ces déterminations m'a donné les longueurs d'onde des raies de la manière suivante.

Supposons qu'il s'agit de la partie située entre les raies E et D. Après avoir divisé tout l'intervalle en cinq parties et en prenant les mesures à l'aide de la vis micrométrique, j'ai obtenu le nombre 8643,7 de divisions sur le tambour de la vis comme correspondant à toute la distance mesurée entre les raies E et D. Les déterminations absolues des longueurs d'onde appartenant aux raies principales m'ont immédiatement montré que la distance angulaire entre ces raies est dans le 6ième spectre égale à 3° 10′ 46′′. Par conséquent, la formule

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nous donnera le nombre r, par lequel il faut multiplier les divisions m de micromètre pour en déduire l'angle de déviation et la longueur d'onde, d'après les formules

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Pour faire connaître la valeur de k et celles des angles de déviation 。, correspondantes aux raies principales qui m'ont servi de points de départ, je renvoie le lecteur aux tableaux pages XI et XII.

Voici de plus les valeurs de λ pour les raies principales de Fraunhofer, sur lesquelles se basent les déterminations de :

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Les nombres précédents diffèrent un peu des valeurs moyennes trouvées ci-dessus au moyen des réseaux (I) et (II). Mais, la différence ascendant dans son maximum à 0,3 seulement de l'échelle adoptée, il sera facile d'appliquer la correction aux mesures micrométriques, à l'aide du tableau suivant

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Il est évident, du reste, que, s'il était nécessaire à l'avenir de faire subir quelques minimes variations aux valeurs trouvées de λ des raies principales de Fraunhofer, cette circonstance ne diminuera pas l'utilité ni l'usage de nos mesures micrométriques, auxquelles on pourra toujours et sans difficulté appliquer les corrections correspondantes.

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Quant à l'exactitude des valeurs des longueurs d'onde, je pense que, pour ce qui concerne les raies fortes, l'erreur commise ne montera pas à de l'unité adoptée, ce qu'on peut conclure aussi des différences données dans notre tableau entre les valeurs du cinquième spectre et celles du sixième. Par contre, pour les raies faibles, les erreurs commises seront sans doute un peu plus grandes. En effet, en les amenant au voisinage du réticule, il arrive ordinairement que leur intensité diminue de plus en plus, et même qu'elles s'évanou

* Ce calcul, à la vérité très-simple, serait néanmoins devenu singulièrement pénible par sa répétition de trois mille fois à peu près, si je n'avais eu le bonheur d'être assisté, dans ce travail, par M.M. les Docteurs ALMQUIST, HILDEBRANDSSON et LUNDQUIST. Je saisis avec empressement cette occasion de leur témoigner ma sincère gratitude pour le concours bienveillant qu'ils m'ont prêté.

issent tout-à-fait au croisement même des fils. En outre, l'observation de certaines parties du spectre est très-difficile; je me borne à indiquer ici une certaine partie entre F et G. Les raies, faibles en elles-mêmes, le deviennent encore davantage par la nécessité d'employer des milieux colorants pour éteindre les rayons forts qui, doués de couleurs différentes, appartiennent aux spectres d'un ordre moins élevé, et se présentent simultanément dans le champ de vision de la lunette.

Plusieurs des raies Fraunhofériennes sont en réalité des raies doubles, qu'on pourrait classifier de la même manière que le font les astronomes par rapport aux étoiles. On distinguerait donc les raies véritablement doubles de celles dont la duplicité n'est qu'apparente. Ainsi, dans le premier groupe, on devrait comprendre les raies qui dérivent toutes deux de la même substance, laquelle est ordinairement le fer; le second groupe contiendrait, par contre, celles dont l'origine est différente pour chacune des deux raies qui constituent actuellement la raie double.

Sans tenir compte de ces circonstances, j'ai mesuré séparément chaque raie individuelle de ces doubles raies, aussitôt que leur distance réciproque a été suffisamment grande; mais quand cela n'a pas eu lieu, j'ai donné seulement la position de leur milieu. Du reste, les spectres de la deuxième classe" ayant toujours une certaine largeur, qui s'élève, dans le cas du réseau (II), à 11 ou à 12 secondes, on comprend bien que le pouvoir du réseau pour résoudre ces raies doubles doit être limité. Cependant, pour qu'on puisse distinguer l'une de ces raies de l'autre, il n'est pas nécessaire que leur distance angulaire soit égale à toute la largeur du spectre. Il suffit déjà, comme me l'ont fait voir les expériences faites avec le réseau (II), que cette distance soit égale à la moitié de la largeur mentionnée, d'où il suit qu'on doit voir séparées toutes les raies du Gième spectre, dont les longueurs d'onde diffèrent entre elles de 0,3 ou plus de l'unité auparavant adoptée.

Les tableaux pages I-XII contiennent toutes les raies, dont j'ai mesuré directement les longueurs d'onde. Comme il serait très-utile de connaître pour chaque raie individuelle, non-seulement sa longueur d'onde, mais aussi son intensité, son origine et tous ses autres caractères, j'ai l'intention de donner une description détaillée de ces divers faits, mais je crois devoir l'ajourner jusqu'au moment où je pourrai donner aussi les longueurs d'onde des raies extra-violettes, et même, s'il est possible, celles des raies thermiques. Cet ajournement me paraît d'autant plus opportun, que, malgré tout le soin possible, on n'évitera jamais, dans une recherche de cette nature, des erreurs ou des indications insuffisantes, que l'expérience acquise dans l'intervalle peut corriger et compléter plus ou moins.

Pour le présent, je me borne donc à donner le tableau suivant, qui contient les longueurs d'onde des 150 raies les plus fortes du spectre solaire, accompagnées de l'indication de leurs apparences et de leur origine, qui toutefois m'est inconnue pour trois d'entre elles.

Les nombres inscrits dans la première colonne du tableau, se rapportent aux planches de M.M. KIRCHHOFF, HOFFMANN *) et THALÉN **); ils indiquent les raies qui m'ont servi de points de départ dans les mesures micrométriques.

* Abhandl. d. K. Preuss. Akad. d. Wiss. Berlin, 1861 & 1862.
** K. Wetenskaps Akad:s Handlingar, B. 5. Stockholm 1865.

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