PROCÈS-VERBAL de vérification d'un mètre à traits de l'université d'Upsal. Monsieur ÅNGSTRÖM, professeur à l'université d'Upsal, a fait construire par M. BRUNNER un mètre en laiton, dont il a desiré que la comparaison soit faite, à la température de la glace fondante, avec l'étalon prototype en platine du Conservatoire Impérial des arts et métiers. vantes: Ce mètre est formé d'une règle massive en laiton dont les dimensions sont les sui longueur 1,10; largeur 0,0285; épaisseur 0,0179. Sur la face supérieure de cette règle, on a encastré 11 mouches en argent, d'un diamètre de 6 millimètres, destinées à recevoir les traits de division, de décimètre en décimètre. Pour comparer les distances comprises entre les deux traits extrêmes et la longueur du mètre prototype, à bout, on s'est servi du comparateur de Gambey, au moyen duquel on a visé les traits du mètre en vérification, d'une part, et d'autre part les traits de deux talons en bronze proposés par M. TRESCA et qui viennent palper exactement les extrémités de la ligne moyenne du mètre prototype, ligne dont la longueur a été exactement comparée avec la ligne correspondante du mètre prototype des archives suivant procès-verbal en date du 5 Mars 1864 et dont un exemplaire est joint à la présente description. Afin d'opérer à la glace fondante, la table du comparateur a été remplacée par une auge dans laquelle un fort plateau en fonte, immergé dans de l'eau contenant toujours un grand nombre de fragments de glace, recevait successivement les deux mesures à comparer. La comparaison a été faite le vendredi 12 Octobre par M. M. ÅNGSTRÖM et TRESCA. Les indications données par les micromètres peuvent être résumées de la manière suivante: Pour déduire de ces 293,85 divisions, la différence de longueur résultant de l'emploi des talons en bronze, on a démonté l'un de ces talons de manière à en faire entrer la pièce moyenne entre les joues qui embrassaient primitivement le mètre en platine; les touches qui étaient d'abord respectivement en contact avec les extrémités du mètre se sont trouvées ainsi en contact entr'elles, et l'on a mesuré, avec le même micromètre de gauche du comparateur de Gambey la distance entre les deux traits, ainsi rapprochés, des talons. En rapprochant cette relation de la précédente, par voie de soustraction, on trouve immédiatement ou P + A - A = U + 293,85 - 267,85 P=U+26 divisions. Pour apprécier la valeur en mètre de ces 26 divisions, on a déplacé la réticule du micromètre de gauche devant une division millimétrique de Gambey, qui a exigé, pour un parcours de 2 millimètres, un déplacement de 269,05 du tambour. = 2 Ces 269,05 équivalant à 2 millimètres, les 26 divisions reviennent à 26 × 269,05 0,mill 193. D'où il résulte que P= U+0,mill-193, et que par conséquent le mètre d'Upsal est, à la température de la glace fondante, plus court que le mètre prototype du Conservatoire de 0,mill-193, et comme celui-ci est plus long de 0,mill003 que le mètre prototype des archives de France, à la température de 1,027, Le 13 Octobre 1866, les mêmes observateurs ont déterminé le coefficient de dila A cet effet, on y a tracé successivement deux couples de traits, avec un même, compas de 1 mètre d'ouverture, maintenu à la température constante de la glace fondante; en premier lieu, le métre d'Upsal étant améné à cette même température de la glace fondante, par son immersion prolongée dans de l'eau contenant de nombreux fragments de glace; en second lieu, ce mètre étant maintenu dans de l'eau, bouillant d'une manière uniforme sous la pression de 760, mill 44 de mercure, observée à une température de 15°. Les traits correspondant à la température 0, ayant été repérés au moyen d'un coup de pointeau, et les traits correspondant à la température de l'eau bouillante ayant été repérés au moyen d'un double point, qui sont restés apparents sur l'une des faces latérales du mètre, on a procédé à la mesure de la différence des longueurs comprises entre les deux traits de chaque opération. Cette différence, estimée directement et par une seule lecture, au moyen du déplacement du mètre sur la table du comparateur de Gambey, on a trouvé que la dilatation d'un mètre de la règle était mesurée par 2 251,8 du tambour = 251,8 × 269,05 = 1,8718 millim. à la température de 14,095 centigrades. Il résulte de cette observation que le coefficient de dilatation du mètre d'Upsal est exprimé, pour chaque degré centigrade, par la fraction 0,000018718 et attendu que le mètre ainsi vérifié constitue une mesure de grande précision, on y a immédiatement apposé le poinçon spécial du Conservatoire, réservé à ces sortes de mesures. Ce poinçon consiste en un C, appliqué à peu près sur le milieu de la face qui porte les traits provenant de la détermination du coefficient de dilatation. La minute du présent procès-verbal a été signée par M. ÅNGSTRÖM et par M. TRESCA. |